Xian – 50 shades of grey
Sans le sexe (pour ce que je sais du livre)…compte tenu qu’on partage une chambre de 4…
Xian c’est des immeubles gris, des rues grises, un ciel gris après quelques jours de beau, une ville grise sans attraits apparents. L’attraction principale est cette armée en terre cuite enterrée par et avec un empereur mégalo, qui devait vivre dans une peur terrible pour tant craindre d’être attaque après la mort. Toutes ces fosses de soldats et chevaux en terre cuite m’ont fait penser a des géants endormis remplis de petits soldats eux aussi endormis…des petites personnes dans des géants…pourquoi réveiller tout ce petit monde au lieu de les laisser reposer en paix après tant d’années?
Notre grande attraction fur la ballade en vélo sur les murailles, presque tout seuls, avant le débarquement de milliers d’autochtones pour leur semaine de fête nationale du 1-8 octobre.
Et le quartier musulman, coloré lui, ou il ne fait jamais nuit. Le quartier musulman c’est toujours une bonne adresse, ca sent bon la viande grillée, le pain frais, l’appel a la prière nous ramène toujours un peu a la maison a Tunis…bref un bon plan, deux bons plans.
Pour le reste, a vrai dire, nous n’avons rien consommé de touristique. Les tours des tambours et cloches n’ont rien a offrir qui nous attirait suffisamment pour justifier l’attente dans la foule, idem pour les 2 pagodes qui nous semblaient suffisamment belles de l’extérieur, musée du Shaanxi sans billets disponibles toute la semaine, etc. Comme c’était une semaine statique a cause de la fête nationale et de la foule que ca amenait, nous avons été studieux, très studieux: cours de calligraphie, 2 heures de cours de chinois par jours avec l’adorable Yamei, qui déménage de Xian a Zueri (!) a la fin du mois…téméraire et généreuse, elle nous a rebaptise les 4, et nous a introduit aux complications du langage et de ses imprononçables intonations. Sans oublier le cote scolaire de la semaine, au Starbucks du coin. Mais Xian aura aussi été le lieu de belles rencontres: les Lyonnais, téméraires et qui semblent si efficaces, et nous font pâlir de jalousie (ou d’embarras) face a leurs photos pros; les allemands éclairés et éclairants, et tout un monde Benetton dans notre hostel international ou nous nous sommes sentis comme des vieux meubles après y avoir passe 13 nuits, un record touristique apparemment.
Nos hôtes, a l’image de Yamei, sont toujours aussi accueillants, serviables et intéressés. Malgré la grisaille la vie grouille, peut-être trop, compte tenu du nombre de personnes endormies sur leur place de travail ou a la pause dans les parcs. Pas de repos, pas de recul, pas de retour a l’individu; on mange, on dort collectivement, sur sa place de travail, 24h/24, 7j/7. Quand rentrent-ils dans leur foyer? ou sont ces foyers? ou s’arrête le foyer et commence le collectif? Nous restons avec cette sensation de vie bouillonnante, tout en nous questionnant sur le besoin et la capacité de prendre du recul, se différencier du collectif, critiquer. Une phrase de Voltaire me revient, en substance « Ma liberté s’arrête la ou commence celle de l’autre ». Dans ces mégapoles sur-bondées, et les campagnes qui semblent aussi très peuplées, la liberté individuelle serait-elle a l’étroit? L’espace physique et social sont-ils nécessaires pour être critique? Le Tai Chi et autres pratiques physico-spirituelles sont-elles la manière chinoise d’y remédier, difficilement accessible a mon esprit occidental formaté malgré moi aux Lumières?
Apres Xian vient Chengdu, capitale culinaire de la Chine (un nouveau produit de L’Unesco en manque de business opportunities?). Mêmes 50 nuances de gris (toujours sans piment mis a par celui de Sichuan, car chambre a 4 et lits a étages…) niveau ville, ciel, et bâtiments il semble, même si les impressions du premier soir passés a deambuler dans les rues de notre hostel Flip Flop font remonter des sensations de Mexico et New York. Bizarre…