After 24 hours in Kunming it’s off south to Jianshui by high speed train, the last we will take for a few weeks. We take the local bus from the station to the centre of town, with me perched on the edge of my slightly dilapidated seat with what feels like a nail in my bum – causing great amusement to a gang of four local women. The weather is mild as we get further south, and we start to imagine we can see differences in the faces of the locals. Wandering the town on the first night we find a totally new kind of dancing in the park (under the moonlight the serious moonlight) – that unbeknown to us at thew time we get to try out a few days later.

The guesthouse is a little hard to find, down a whitewashed alley, off a narrow street lined with open-fronted shops, in the old town. It feels remarkably like Bizert or somewhere similar in Tunisia. Its not the first time that we have felt echoes of Tunisia in China, once you are away from the flashy town centres and shopping malls in the big cities like Xian and Chengdu (as slick or slicker than anything Europe has to offer) then some places have a distinctly Tunisan feel to them (presumably generic capitalist middle-income country feel – but it’s Tunisia that we know best). But this is added to here by the white washed, winding alleys. Clean and simple it’s a great base, even if the local traditional band twang and wail until ten at night (its a bit like the SOAS library now I think about it) and the locals start raising the mucus and banging doors, and a cockerel starts quite early in the morning – the beauty of being up an alley in the old town.

First full day we head for the old station and a trip on a renovated old and slow train. The station is beautifully renovated with a trendy retro feel – very “bobo”, with a cool cafe and a restaurant on platform 2 and various arty stuff. Tourism for China’s massive middle class is a boom industry and you can feel Jianshiu trying to get ahead of the curve. There’s much less English spoken here and we have to check: « pardon me miss is this the Jianshui choo-choo? » At 9.30 the train gives a loud blast on the horn and it’s all aboard as the old/slow train trundles out of town at about 10km/h. First stop the dragon bridge with 17 arches. Either side of the track is a patchwork of fields with locals working rice, corn, market gardens and ducks and geese. Next stop a trendily renovated station with stuff to sell us, a chance for some of the more ridiculous selfie snapping we’ve seen so far. Inside the station we could be on the set of a Year in Provence, outside we spot a guy tending his fields barefoot. A lady sets up selling hot corn-on-the-cob on the tracks in front of the train. Destination: Tuanshan, a village largely made up of the compound of a noble family which after 1949 was taken over by local families that now squat the dilapidated and crumbling remains. We pay a ticket to get into their village, a mix of renovated buildings and more ramshackle homes. A curious experience. Afterwards, with the help of a young family visiting from Kunming we eat tofu and potatoes on a barbeque, the restaurant owner keeps track of how many pieces we pick from the grill with dried grains of corn. When we get back to the train the driver has completed some nifty shunting, down and up the junction, and we show a hitherto unsuspected turn of speed to complete the 12km back to town in well under an hour.

Next day we decide to stay put in the centre of town. After some school work in a cafe on the main street we visit a Taoist temple at the end of our narrow street. Then we head for compound of a certain Mr Zhu – also in the centre of town. It turns out to be impeccably kept with something like 42 connected courtyards, some of them following a botanic theory of architecture that intruiged us but ultimately remained a bit of a mystery. As we came into the garden part we came upon our dancing friends again, this time in full local costume. We joined a collective dance lesson getting really rather sweaty in the process (I have to say I was pretty handy!). As we left we found one of the rooms offered a chance to turn a pot on a wheel! Invoking their very best Margo Leadbetter and Tom Good (Series 2, Episode 7), the kids spend a happy hour throwing pots. Sadly we had to leave the results in the guesthouse where we imagine they now hold pride of place. That night we ate in a restaurant on the street in the main pedestrian street – a bowl of noodles and some skewers to put on the bbq, and what a treat: grilled scorpion! (We can report: not too much flavour, lots of crunch).

Next stop Yuangyuan by bus, Jianshui is the end of the line for now when it comes to high speed, or even old slow, trains.

 

Jusqu’à maintenant, soit d’après ce que j’ai vu en arpentant les rues de Beijing, Pingyao, Xian et Chengdu, ca se résume aux multiples pharmacies qui proposent chimie et racines, herbes et champignons en tous genres, a petite échelle ou a grande échelle, dans ce cas avec un (voire plusieurs) vieux monsieur en blouse blanche prêt a légitimer d’une ordonnance tout achat au royaume des grands groupes. Il y a aussi les massages des pieds a la tête, des oreilles avec méga-pince a épiler ( on n’ a pas essayé, a cause des pincettes-forceps, ou a cause de l’expression des patients ?). Nous sommes passés par plusieurs hôpitaux universitaires, similaires a ceux occidentaux mais plus grands bien-sur, et inaccessibles aux curieux. Et quelques échoppes avec lit de massage qui semblent offrir plus de soins, acupuncture peut-être ? souvent tenues par une personne d’âge mur, sans chichi mais avec des plantes et schéma intéressants…malheureusement pas de conversation possible de notre coté.

En interrogeant le citoyen lambda, aux détours d’un café ou hostel, donc plutôt de classe moyenne (un estimatif de 800’000 personnes de classe moyenne dans le pays, plus que US et EU réunis!) le schéma semble le suivant: médecine traditionnelle pour les petits maux, et lorsque c’est plus sérieux, on passe a la chimie et/ou a la chirurgie. L’usage de l’acupuncture en anesthésie en milieu hospitalier (CAMA) par exemple étonne, ca ne semble pas être une option connue…et pourtant  ces interventions nous (me) fascinent, comme bien d’autres pratiques orientales…Mes interlocuteurs semblent souscrire aux avantages d’une approche traditionnelle holistique, tout en consommant docilement chimie et autres pratiques intrusives…L’explication qu’on me donne est liée a l’espace-temps: plus le temps de prendre le temps de se soigner, les préparations traditionnelles et ses résultats demandent patience et intention focalisée, de même que les études de cet art qui sont plus de l’ordre de la vocation …tous deux incompatibles avec les aléas de la vie moderne qui eux, exigent efficacité et solution immédiate. Pas (plus) le temps de prévenir? D’avoir la foi en une autre manière de faire ? plus de foi en rien, que des résultats a court-terme. Souci et besoin d’efficacité immédiate ? parce que c’est plus facile et plus moderne ? Difficile a croire que quelques décennies de relative ouverture sur les marchés, sur l’extérieur, puissent mettre a ce point de coté les connaissances traditionnelles et la conscience thérapeutique, ou alors n’ont elles jamais vraiment été présentes a grande échelle, que dans les campagnes ou les moyens ne permettent encore aujourd’hui rien d’autre…

Une autre explication possible, corroborée par les noms souvent chinois des laboratoires : le gouvernement central aura décidé d’entrer sur le marché pharmaceutique, microtechnique, etc. « for the geater good »…intérêts économiques globalisés obligent. Après tout ils ont raison de préférer satisfaire eux-mêmes la demande de leur 800’000 citoyens aisés plutôt que laisser Novartis et Bayer le faire a leur place. La plupart de leurs voisins ont fait l’erreur contraire, généreusement aidés par la BM/FMI et ses acolytes, soit faire table rase des traditions et connaissances séculaires par souci (complexe) idéologique de modernité, et ont vendu leur marché intérieur aux intérêts privés étrangers. C’est le mensonge de la privatisation dans le business du soi-disant développement.

Point lumineux dans la pénombre du monde de la marchandise: le taoïsme. Des 3 religions, confucianisme, bouddhisme et taoïsme, celle qui nous plait le plus. On s’attarde dans ses temples ou il fait bon vivre, bavarder, s’attabler. On aime sa philosophie, el camino, le chemin, le tao. On aime le ying et le yang, l’harmonie des contraires, plutôt que l’exclusion cartésienne de l’un par l’autre, la lutte de l’un contre l’autre qui aboutit inévitablement a la soumission de l’un par l’autre, du féminin par le masculin, chez les hommes comme chez les femmes…on aime le I Ching, son symbolisme, ses démons et ses sages a la protubérance frontale et aux habits chatoyants, et sa géométrie atomique et céleste…

Le taoïsme c’est aussi le chemin d’Ursula K.Leguin qu’on a pris avec nous sous forme de Kindle. Aussi attrayants ses temples et sympathiques ses moines, ca n’en reste pas moins une religion ici, qui, comme toutes religions modernes a besoin d’adeptes pour survivre. L’idolâtrie qui s’y rattache est par nature aliénante, même si sans doutes moins que dans d’autres dogmes. Aliénante car elle prive l’homme des qualités que celui-ci investit dans les objets et figures qu’il idolâtre. Comme diraient les enfants, l’idolâtrie « c’est comme quand tu adores une paire de jeans a tel point que tu ne veux pas sortir sans: tu mets ta beauté et ta confiance dans les jeans, au lieu de les laisser en toi. C’est comme Voldemort qui sépare son âme en 7 morceaux », et de ce fait s’aliène, soit s’affaiblit en croyant être plus fort.
L’idolâtrie d’H&M, d’Harry Potter, des voitures, d’Hollywood, de l’apparence, de l’image, de l’argent, des marchandises occidentales et de sa chimie…merci les enfants!